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BOT20180512

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Sortie Botanique du 12 Mai 2018

Journal de la sortie du 12 Mai 2018

Thème

Flore printanière

Organisateur

Agnès GRESET

Lieu

Autour du lac du Malsaucy (Territoire de Belfort)

Nombre de participants


Commentaires et photos d'Agnès GRESET

En cet après-midi chaud et ensoleillé, depuis la base nautique du Malsaucy, nous partons sur le sentier qui nous conduit en direction de la corne ouest de l’étang à la recherche d’une plante rare : la Lysimaque à fleurs en thyrse.

Le long du chemin, ce sont les plantes des talus et des prairies qui font l’objet de notre attention. Au départ, un marronnier en fleurs est l’occasion de faire la différence entre le marron, graine enfermée dans le fruit (la bogue) et la châtaigne, fruit du châtaignier que l’on reconnaît à l’aide de son petit plumet, reste du pistil de la fleur qui s’est transformée en fruit. La châtaigne, appelée à tort : marron, est comestible, ce qui n’est pas le cas du marron : laissons-le aux sangliers et réservons nous les « châtaignes chaudes », alias « les marrons chauds » !

  • Graminées, vesces des haies, gaillet gratteron qui s’accroche aux vêtements, bugle rampant, pissenlits dont les fleurs sont devenus autant de petits fruits secs : les akènes, munis de petites aigrettes de poils pour se faire transporter par le vent ou le souffle d’un enfant…

  • La stellaire holostée, avec ses petites fleurs blanches en étoile et ses feuilles longues et pointues. Les segments de sa tige entre les feuilles sont renflés aux extrémités et lui ont donné son nom d’espèce : « holostée » signifiant « entièrement constitué d’os ». Ne ressemblent-ils pas à de petits tibias ?


Dans la prairie, des silènes fleurs de coucou (Lychnis flos-cuculi), des marguerites, des renoncules…, indiquent une prairie restée encore naturelle.

  • Les arbustes des haies, comme l’aubépine appelée aussi épine blanche qui fleurit au mois de mai (à ne pas confondre avec le prunellier ou épine noire, le premier à fleurir au début du printemps), le robinier faux acacia, avec ses belles grappes de fleurs blanches (délicieuses en beignets), au bois dur et imputrescible. Originaire d’Amérique du Nord, il fut introduit en France par Jean Robin, botaniste du roi Henri IV.


Un autre arbre venu d’Amérique, le chêne rouge d’Amérique ou chêne du Canada, exploité pour sa croissance rapide, se montre envahissant, comme le robinier. Il se développe aux dépens de nos chênes autochtones, tel le chêne pédonculé (ses glands possèdent un long pédoncule et ses feuilles n’ont pas de pétiole ou un pétiole très court).
Le sureau noir et le sorbier viennent compléter la liste de ces arbres et arbustes !

Le long du sentier, les « crosses » des fougères-aigle ( Pteridium aquilinum) se déroulent et déploient leurs grandes feuilles divisées qui s’attachent sur un rhizome souterrain. Quand on coupe le pétiole de la feuille à sa base, un aigle à deux têtes apparaît…..
Aimant les sols acides du pays sous-vosgien, on les rencontre dans des zones semi-ombragées ou de pleine lumière, en lisière des forêts où elles forment d’importantes colonies. On utilisait autrefois les jeunes crosses de fougère-aigle pour faire une teinture verte.

En bordure d’un petit étang, les fleurs jaune vif de l’iris des marais ou iris faux acore (Iris pseudacorus) qui apprécie la chaleur du soleil et l’humidité, étaient resplendissantes. Ses grands pétales recourbés ont inspiré l’emblème des rois de France : la fleur de lys est en réalité une fleur d’iris !
L’iris se propage à partir d’un rhizome, qui participe avec son système racinaire à l’épuration de l’eau, et aussi par ses graines flottantes.


Au loin, un couple de cygnes et ses petits, des milans en vol et plus près des libellules à l’abdomen bleu ou brun s’agitaient à la recherche de la compagne ou du compagnon idéal, sans oublier un concert donné par les grenouilles !

Dans le sous-bois, les fougères mâles (Dryopteris filix-mas) forment des bouquets et la laîche fausse brize (Carex brizoïdes) tapisse le sol de ses feuilles longues, fines et souples qui se couchent. C’est l’herbe à matelas (ou crin végétal) qui était utilisée autrefois pour faire des matelas ! Jacques nous a expliqué que son père allait l’acheter dans la région des mille étangs où elle était coupée, séchée puis tressée en cordes pour faciliter le transport, et vendue. Il déroulait alors les cordes, introduisait l’herbe dans la toile à matelas pour une durée de vie d’environ 3 ans, celle-ci étant non recyclable.
Un retour vers le passé qui nous a fait revivre des usages et techniques oubliés !


Arrivés au ponton nous offrant une magnifique vue sur l’étang du Malsaucy, nous recherchons cette plante rare, la lysimaque à fleurs en thyrse (Lysimachia thyrsiflora), le « fleuron » du Malsaucy» ! Mais ce 12 mai, elle n’était pas encore fleurie. Seuls les boutons groupés en petites grappes denses à l’aisselle des feuilles, laissaient apparaître de futures petites fleurs jaunes.

Entourant les lysimaques, tout un cortège de plantes des milieux aquatiques et milieux humides mérite un inventaire :

  • la prêle des marais (Equisetum palustre). Ses tiges dressées portent des rameaux verticillés de couleur verte (insérés au même endroit de la tige) et sont terminées par un épi sporangifère brunâtre. Les prêles sont des reliques de l’ère primaire.

  • L’oenanthe aquatique (Oenanthe aquatica), une apiacée (ou ombellifère) très toxique, a des feuilles émergées plusieurs fois divisées et des feuilles immergées en lanières. Les ombelles de fleurs blanches seront visibles plus tard dans la saison.

  • Le plantain d’eau (Alisma plantago-aquatica), avec ses feuilles dressées sur un long pétiole. En été des petites fleurs blanches à rosées apparaissent.

  • Les carex (Carex riparia), la laîche des rives : 3 à 4 épis mâles surmontent 3 à 4 épis femelles qui pendent à maturité.

  • La renoncule aquatique (Ranunculus aquatilis) appelée aussi « grenouillette » du nom latin ranunculus signifiant « petite grenouille ». Ses fleurs possèdent 5 pétales blancs avec une base jaune et ses feuilles flottantes sont divisées en 3. Des feuilles immergées sont divisées en lobes pointus.

  • Le comaret des marais ou potentille des marais (Comarum palustre). Ses feuilles sont composées de 3 à 7 folioles et ses fleurs rouges pourpre étaient encore en boutons.

Et pour couronner l’ensemble : l’iris jaune !