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Sortie Botanique du 20 Mai 2017
Journal de la sortie du 20 mai 2017
Thème
Pelouse sèche
Organisateur
Agnès GRESET
Lieu
Colline de la Justice à BELFORT
Nombre de participants
8
Commentaires d'Agnès GRESET
La colline de la Justice forme avec la Miotte et les Perches l’un des derniers contreforts du Jura. Sur un sol pauvre, caillouteux où l’on peut observer des dalles calcaires surchauffées en été, s’est installée une pelouse sèche orientée plein sud qui domine les bâtiments de la ZAC de la Justice.
Sur cette pelouse rase, aux allures méditerranéennes, on trouve une petite plante de la famille des cistes qui porte le nom du soleil : L’hélianthème nummulaire (de Helios, le soleil en grec) et des plantes grasses, les orpins ou sedum. Les feuilles de l’un d’eux, le sedum sexangulare (à 6 angles) sont disposées en 6 spirales. Ici et là des arbustes peuvent former des buissons impénétrables. Rosa villosa, le rosier velu ou rosier pomme est la seule station du Territoire de Belfort. Ses fleurs d’un rose vif donneront à l’automne des fruits globuleux portant des poils glanduleux, à la différence de Rosa canina, l’églantier ou rosier des chiens aux fruits orange de forme elliptique. Une orchidée de grande taille, mais discrète par ses couleurs, l’Orchis bouc, a trouvé sur cette colline son terrain de prédilection : de nombreux pieds s’y sont installés et se sont multipliés. L’orchis bouc (Himantoglossum hircinum) dégage une odeur qui peut rappeler celle d’un bouc quand on s’en approche. Son nom latin signifie « langue en lanière » : le labelle de ses fleurs allongé en spirale se déploie presqu’à l’horizontale pendant la floraison. Avant de partir à la découverte de ces espèces, nous nous arrêtons quelques instants près du lieu de notre rendez-vous pour observer le réséda des teinturiers (reseda lutea), une plante tinctoriale qui servait à faire une couleur jaune utilisée pour teindre la laine et la soie. Elle était aussi appelée : l’herbe aux juifs. Au XIIIème et XVIIIème siècle, dans le domaine pontifical du Comtat de Venaissin (Vaucluse), les juifs utilisaient sa teinture pour colorer les chapeaux qu’ils portaient comme signe distinctif. Une autre plante, la cardère, permet aux oiseaux de se désaltérer. Ses feuilles soudées par leur base 2 à 2 forment une cuvette dans laquelle l’eau de pluie peut s’accumuler. On l’appelle aussi le « cabaret des oiseaux ». Cette plante était utilisée autrefois pour carder la laine.
Mais retournons sur la colline où fleurissent en cette fin du mois de mai : l’œillet des chartreux rose vif, (il était planté dans les jardins des monastères par les moines chartreux), levélar fausse giroflée de couleur jaune, l’orobanche, une plante parasite sans chlorophylle qui ressemble à une orchidée, l’achillée noble, le genêt des teinturiers, utilisée aussi pour sa teinture jaune, le sainfoin (Onobrychis vicifolia) de Onos : âne, l’herbe qui fait braire les ânes et la belle ancholie.