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Sortie Botanique du 09 septembre 2021

Journal de la sortie du 09 septembre 2021

Thème

Sortie "petits fruits"

Organisateur

Agnès GRESET

Lieu

Colline de la Justice BELFORT (Territoire de Belfort)

Nombre de participants

5

Commentaires : Agnès GRESET.

Photos et vidéo : Martine GUILLAUME

La colline de la Justice, comme celle de la Miotte, est l’un des derniers reliefs du Jura aux portes de Belfort. Pour y accéder, nous prenons la passerelle qui enjambe l’avenue du Capitaine de La Laurencie pour nous retrouver en pleine nature et découvrir la flore d’une fin d’été.

  • Sur les bords du chemin, les petites fleurs jaunes de la Tanaisie sont groupées en capitules ronds en forme de boutons, au bout d’une longue tige. La Tanaisie, riche en huile essentielle, est un répulsif pour certains insectes et acariens et dégage une forte odeur quand on la froisse.

  • Ne pas confondre le Solidage verge d’or (Solidago vigaurea) et la Verge d’or du Canada (Solidago canadensis) : 2 solidages n’ayant pas la même origine ! Le 1er, originaire d’Europe, a des capitules de fleurs jaunes disposés en grappes allongées et dressées au bout de leur tige. Le 2ème, originaire d’Amérique du Nord est une plante invasive. Ses inflorescences aux nombreuses petites fleurs jaunes sont denses et retombantes.

  • Une autre invasive : la Vergerette annuelle (Erigeron annuus), une Astéracée, comme les précédentes, a des fleurs blanches ressemblant à celles de la Pâquerette.

Le sol chaud et calcaire de la colline de la Justice plait à l’Origan (ou Marjolaine), et aussi au Serpolet, tous deux de la famille des Lamiacées, qui lui donnent un parfum méditerranéen, tout comme cette petite fleur jaune : l’Hélianthème nummulaire, de la famille des cistes, qui porte le nom du soleil (du grec Helios = soleil)

  • Des plantes grasses : les Orpins (Sedum) apparaissent dans les secteurs rocailleux et les grandes dalles calcaires chauffées par le soleil. L’un d’entre eux, l’orpin à six angles (Sedum sexangulare), doit son originalité à ses feuilles succulentes disposées en six spirales.

Tout au long de notre approche vers le sommet de la colline, les plantes herbacées, ayant terminé leur floraison, les arbustes et les arbres montrent leurs petits fruits secs ou charnus.

  • Les ombelles de la carotte sauvage, recourbées vers le haut, forment une sorte de nid où se développent ses petits fruits secs : des akènes munis d’aiguillons qui favoriseront leur dispersion par les animaux.

  • Les grappes de baies noires, toxiques, du Sureau yèble (Sambucus ebulus), plante herbacée qui peut atteindre 2 mètres, sont tournées vers le haut. A ne pas confondre avec le sureau noir (Sambucus nigra), arbuste pouvant atteindre 7 mètres qui porte ses baies comestibles en grappes tournées vers le bas).

  • L’aubépine et le prunellier : L’épine blanche et l’épine noire ! Les fruits de l’aubépine (Crataegus monogyna) sont appelés cenelles, on leur donne aussi le nom de poirettes ou poires à bon dieu. Charnue et farineuse, la cenelle porte à son extrémité le reste du calice de la fleur et possède une seule graine. L’aubépine fleurit en mai. Dans la mythologie romaine, l’aubépine est dédiée à Maia, mère d’Hermès fêtée en mai, mois de sa floraison. Le prunellier (Prunus spinosa) fleurit en mars. Ses rameaux brun-noirâtre se couvrent de fleurs blanches avant l’apparition de ses feuilles. Contrairement à l’aubépine, le prunellier n’a pas de tronc mais forme un arbuste buissonnant, aux rameaux très épineux. Ses fruits, les prunelles, à pulpe verdâtre, sont des drupes (fruits à noyau) recouvertes d’une pruine bleu noir.

Les prunelles sont très astringentes et acides et se récoltent après les premières gelées, à l’état blet. Elles deviennent alors plus sucrées.

  • L’églantier et le rosier pomme. Ces deux rosiers sauvages donnent des fruits appelés cynorrhodons, bien connus des enfants sous le nom de « poil à gratter ou gratte-cul ». Ce sont en réalité de faux fruits qui proviennent de la transformation du réceptacle floral. Celui-ci contient les vrais fruits ou akènes munis de petits poils.

L’Eglantier (Rosa canina) ou rosier des chiens. Son nom vient de la propriété, attribuée dans l’antiquité, à la racine de cet arbuste censée guérir la rage. Les cynorrhodons, de couleur orange à rouge, sont lisses et ont une forme ellipsoïde. Ceux du Rosier pomme ou Rosier velu (Rosa villosa ou Rosa pomifera) sont ovoïdes ou globuleux, de couleur rouge et recouverts de poils glanduleux. Ses feuilles d’un vert-bleuté sont velues et ses épines sont droites. Ce rosier pomme est peut-être l’une des rares stations françaises.

  • Le cornouiller sanguin (Cornus sanguinea) doit son nom à son bois dur comme de la corne et à son feuillage qui devient rouge sang en automne. Ses rameaux deviennent également rouges en hiver. Ses petits fruits, les cornouilles, sont noirs. De ses graines était autrefois extraite une huile utilisée comme combustible et servant à la fabrication des savons.

  • Le troène (Ligustrum vulgare). Quand il pousse en liberté le troène fleurit en mai-juin. Ses fleurs blanches odorantes et mellifères donneront des grappes de petites baies noir-bleuté, globuleuses et brillantes, à l’extrémité des rameaux. Ces baies sont toxiques. Utilisé pour faire des haies, le troène ne fleurit pas ou très peu quand il est taillé, donc les fruits n’apparaissent pas.

En cheminant sur la crête, d’autres petits fruits rouges attirent notre attention : - les baies rouges allongées de l’Epine vinette (Berberis vulgaris), arbuste épineux qui se rencontre encore sur les coteaux calcaires. En France, à partir du XIXème siècle, l’épine vinette était fréquemment éradiquée, car elle est un hôte intermédiaire dans le cycle de la rouille noire du blé, un champignon pathogène des céréales.
Au sommet de la colline de la Justice, l’Alisier blanc (Sorbus aria), arbre qui apprécie les zones de rochers et les milieux secs, chauds et ensoleillés, conditions réunies sur la crête, ne portaient pas de fruits ! Ses baies rouge orangé, les alises, de forme globuleuse et à la chair farineuse avaient peut-être fait le bonheur des oiseaux ? On reconnait facilement l’Alisier blanc à la face inférieure de ses feuilles blanchâtre et feutrée (feuilles tomenteuses).

  • Le lierre ayant trouvé comme support les rochers de la falaise et bénéficiant ainsi de la lumière, a développé ses fleurs jaune-verdâtre regroupées en ombelles. Celles-ci deviendront des grappes de baies bleu-noir vers la fin de l’hiver.

  • La clématite des haies ou clématite vigne blanche, aux petits fruits secs : des akènes munis d’une aigrette plumeuse, s’enroule sur tout support ou rampe sur le sol. Elle forme en hiver des boules cotonneuses.


Et quand on regarde bien dans les herbes, celle qui attend sa proie en attitude de prière, tête triangulaire et pattes ravisseuses, se laisse observer ! C’est…. la Mante religieuse qui se fond étonnamment avec son milieu. Mais ce jour-là, la proie convoitée n’était pas celle que l’on attendait. Elle ressemblait étrangement à une autre Mante, plus frêle : le mâle !
A l’affût du moindre mouvement de sa prétendante, il se prépare à tenter un accouplement qui pourrait s’avérer très délicat et dangereux. La mante femelle à l’abdomen gonflé de ses futurs œufs ne dédaignera pas cette source de protéines !


Ce 4 septembre 2021, la Mante était dans tous ses états et dans tous ses ébats… (Voir vidéo).
Sur les hauts de Belfort, à deux pas de la ville, la colline de la Justice, colline aux allures méditerranéennes, face aux montagnes du Jura et des Alpes suisses, reste un refuge privilégié pour une flore et une faune exceptionnelle. Elle nous invite à la parcourir en toutes saisons pour y découvrir : Orchidées, criquets, papillons, champignons….